dimanche 29 juillet 2012

Jusqu'en Allemagne, et au-delà...

Après une semaine pleine de rebondissements, il ne s'agit malheureusement pas des nouvelles que nous attendions...
Alors que la promotion de Cosmopolis va commencer aux Etats-Unis, nous ne savons toujours pas grand chose sur le tournage du film Mission : Blacklist. Un peu comme si le projet devait rester secret...
Serait-ce pour éviter un plateau de tournage rempli de fans? Ou une question de sécurité? Nous ne le saurons peut-être pas avant longtemps...
En tout cas, le mystère reste entier mais cela n'empêche en rien le buzz sur ce projet, notamment l'implication de Robert Pattinson.

Voici donc un article allemand (traduit par les soins de reverso avec quelques corrections de ma part... 8 ans d'Allemand ne devraient pas s'oublier comme ça!) qui parle du projet.

Source: Entertainment-news



Traduction:

"Robert Pattinson: Sa coupe "cheveux courts" était pour son nouveau projet de film."

Robert Pattinson enthousiasme actuellement les spectateurs dans son nouveau film Cosmopolis. Dans ce drame, Robert Pattinson joue un multi-milliardaire dont la vie prend un tournant imprévisible en seulement une journée. Le film fut le premier projet cinématographique pour le Britannique après la conclusion des tournages Twilight. A la première du film Bel Ami quelques mois auparavant, on pouvait voir Rob avec les cheveux assez courts, ils ont repoussé depuis, mais pourquoi ses cheveux étaient si courts lors de la première en Allemagne... Nos collègues journalistes ont voulu en savoir plus.

Lors d'une interview, la coupe de Robert Pattinson trahissait déjà son futur projet cinématographique. Rob prend part à Mission: Blacklist dans le rôle d'Eric Maddox, pour lequel il devait "abandonner" ses cheveux. Dans l'interview, le Britannique révélait : "Il s'agit d'un film où j'interpréterais un soldat, celui qui a trouvé Saddam Hussein. Le tournage devait commencer au printemps mais a été déplacé pour l'automne."

Rob se retrouvera donc de nouveau devant la caméra à l'automne. Entre temps, la promotion a commencé pour le prochain volet de la saga Twilight. Ce mois-ci, nous avons pu voir Rob et ses partenaires au Comic-Con de San Diego et aux Teen Choice Awards. Rob est à l'apogée de la promotion alors qu'il sera en même temps en train de tourner Mission: Blacklist. On peut donc parier que Rob aura les cheveux courts pour la première de Breaking Dawn 2."


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Comme vous pouvez donc le lire, le tournage de Mission : Blacklist a déjà été reporté une fois... Nous pensions qu'il s'agissait plus du casting pour le film mais non, ce qui veut dire que le projet est en marche depuis plus longtemps qu'on ne le pensait...
Reste à savoir comment va se passer le tournage et comment le réalisateur va gérer ce dernier en Irak...
A noter qu'en début de semaine, de nouveaux bombardements ont eu lieu dans le pays mais aucune annonce sur le vrai lieu de tournage...

Une histoire à suivre...

dimanche 22 juillet 2012

Une nouvelle pas très bien accueillie...

Depuis la "parution" sur la toile des scans du magazine Black Book de septembre, les fans de Robert Pattinson n'arrivent pas à se décider entre la joie de revoir l'acteur tourner un film ou la peur qu'il arrive quelque chose à leur idole en Irak...

Inutile de préciser qu'aux Etats-Unis, les journalistes s'en donnent à cœur joie!

Ainsi, voici une vidéo d'une émission "people" où la présentatrice annonce l'inquiétude des fans de Robert Pattinson sur le tournage en Irak.



Source (Attention la page a des bugs, c'est pourquoi je vous propose plutôt d'agrandir la capture d'écran)




Traduction (maison, vous devez avoir pris l'habitude):

Le nouveau projet dangereux de Robert Pattinson.

"Les fans de Robert Pattinson ne sont pas vraiment aux anges concernant son nouveau projet, et nous voulons savoir ce que vous en pensez. Donc, après en avoir fini avec le dernier volet de la saga Twilight, Pattinson s'est tourné vers un film plus sérieux, appelé Mission : Black List. L'intense nouveau projet - décrit par son producteur, je cite, "palpitant, un thriller vous tenant au bord de votre siège," est l'adaptation du livre d'Eric Maddox, son récit personnel de la période où il était interrogateur de l'armée et qu'il était impliqué dans la capture du dirigeant Iraquien Saddam Hussein. De récentes interviews de Rob pendant le Comic Con ont rendues publiques son implication au projet, et l'acteur n'a cessé de répéter sa volonté de filmer sur place en Irak - malgré l'inquiétude grandissante de ses fans concernant sa sécurité, via twitter. Robert s'est beaucoup impliqué dans les recherches concernant son rôle et est même allé jusqu'à avoir un face à face de 16 heures avec Maddox - pendant lesquelles il a reçu un rapport détaillé sur l'expérience de l'auteur - Alors, êtes vous excités à l'idée du nouveau rôle dramatique de Rob? - Laissez-le nous savoir en commentant grâce au lien juste en dessous et alors que le film n'est qu'en pré-production, nous allons évidemment vous tenir au courant de toutes nouvelles infos sur Mission: BlackList alors que le film se développe. Je suis Dana Ward, en direct d'Hollywood, merci beaucoup d'avoir regarder ClevverTV."

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Complément d'informations: Il faut savoir que l'Irak se trouve entre la Syrie (pays en guerre en ce moment), l'Iran, le Koweit, la Jordanie et la Turquie...Donc des pays avec une certaine instabilité... Sans compter la crise au sein même du pays où les Américains ne sont pas forcément bien accueillis (même si Robert est Anglais et que Jean-Stéphane est Français).
C'est donc compréhensible que certains s'inquiètent mais, en même temps, si l'équipe a eu le feu vert pour tourner là-bas, c'est forcément que la sécurité est présente...
Alors, qu'en pensez-vous, Black Listers? Avez-vous peur pour le bon déroulement du tournage? Pour Robert lui-même?
Dites-nous tout ;)

samedi 21 juillet 2012

Black Book Magazine : "On part pour l'Irak le mois prochain"

Encore un article qui a éveillé la toile tôt ce matin : Mission : Blacklist sera tourné dès le mois prochain et pour son intégralité en Irak.

En effet, Robert Pattinson a accordé une interview au magazine Black Book où il avoue que le tournage du film se fera bien en Irak, en intégralité mais surtout que tout cela commence dès le mois prochain!



Apparemment, le réalisateur a trouvé un endroit plus ou moins sécurisé... Malheureusement peu de détails nous sont donnés.

Je vous propose donc les scans de l'interview... (Source)




Tout au long de l'interview, on parle des choix de Robert notamment de son implication dans Twilight ou encore Cosmopolis, qui, je vous le rappelle, ne sort aux Etats-Unis que cet été.

Ce qui nous intéresse se trouve dans les 14 dernières lignes de la deuxième page d'interview : (Traduction maison comme d'habitude)



"Occasionnellement, j'interviens lorsqu'il parle d'une de ses lectures qui m'intrigue. Comme son prochain film, un drame par le réalisateur libéral français Jean Stéphane Sauvaire, dont le dernier film, Johnny Mad Dog, se centrait sur un enfant soldat Congolais. Ce dernier sera entièrement filmé en Irak. Nous nous y rendons le mois prochain. Peut-être que là-bas, les balles sifflant dans nos oreilles, me feront vibrer. Jusque-là, nous allons tisser notre temps à l'arrière d'une voiture, ralentissant à une intersection et attendant que le feu change de couleur. Jeff demande si nous voulons aller quelque part en particulier, mais nous ne sommes pas sûrs. "Je ne suis jamais allé nulle part" avoue Rob, "je ne sais même pas ce où nulle part se trouve"."



Voilà pour cette petite révélation sur le film... Tout reste très secret, notamment sur les partenaires à l'écran de Robert ou encore sur les conditions de tournages...
On garde un oeil ouvert pour vous!

jeudi 19 juillet 2012

Du Buzz sur la toile : Le tournage du film approcherait-il?

Bonjour les Black Listers!

Comme nous vous l'annoncions sur le Facebook et sur le Twitter MBL France, un petit buzz a commencé hier en début de soirée... En effet, Robert Pattinson a été aperçu de "bonne heure" (vers 13 heures, heure locale à L.A.) sortir des Studios Paramount.

Attention, ces informations ne sont que des spéculations, donc à prendre avec des pincettes.

Ce qui, cependant, a fait ce buzz, concernait la coupe de cheveux de l'acteur... Il semblerait qu'il les ait coupé très courts, hors pour jouer Eric Maddox qui est un soldat, il devra les porter courts...

Ne nous emballons pas encore puisqu'aucune nouvelle officielle n'a été donnée.

Je vous propose donc deux articles parus ce matin sur le sujet.

Le premier où vous pourrez donc voir cette fameuse coupe de cheveux cachées sous la casquette... Le journaliste, lui-même, ne sait pas précisément si ce rendez-vous concernait Mission : Blacklist ou non...



Le second est un article d'un site italien qui lui aussi ne sait pas vraiment grand chose... (traduction via reverso puisque nous ne parlons pas italien malheureusement)



"Robert Pattinson a un nouveau film en projet.

Robert Pattinson n'a pas encore de projet de film pour cette année. Après Twilight dont il a parlé au Comic-Con, et après Cosmopolis, ses projets sont encore indéfinis. Il a été photographié hier alors qu'il entrait dans les bureaux Paramount à Los Angeles, et rien n'a filtré sur les événements à venir.
[Passage ne concernant pas Mission : Blacklist]
Jusqu'à présent, le seul film sur lequel Pattinson travaillerait est le projet Mission : Blacklist (sortie prévue en 2013, dirigé par Jean Stéphane Sauvaire). L'histoire est celle d'un soldat de l'armée américaine responsable des interrogatoires qui menèrent à la capture de Saddam Hussein : le film est l'adaptation des mémoires de ce soldat."



Voilà pour le moment.
De nouveau, ces informations sont à prendre avec des pincettes et s'il s'agit vraiment d'un commencement par rapport au tournage du film, nous aurons d'autres précisions dans les semaines à venir...

A noter que Robert doit faire la promotion de Cosmopolis au mois d'Août aux Etats-Unis... A moins qu'il ne se dédouble, le tournage de Mission : Blacklist ne pourra commencer qu'après cette promotion.
Bonne journée soldats ;)

samedi 14 juillet 2012

La Revue de Presse et quelques News du Comic Con

Bonjour Black Listers!
Pour commencer, petite photo de Robert Pattinson, avant-hier au Comic Con... (Angy: Où j'y étais!! Trop bon Chouchou en live^^)



De nouveaux articles sur la toile sont apparus sur l'implication de Robert Pattinson dans le projet Mission : BlackList.

Encore une fois, peu de révélations sur ce film ou sa production ou même la réalisation. Cependant, le monde du cinéma semble attendre beaucoup de l'adaptation du livre mais aussi de la performance de Robert.

Je vous laisse profiter de ces deux articles français.


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Articles PureCiné et Écran Noir


















Et, enfin, une nouvelle qui devrait réjouir tout le monde (ou inquiéter certains comme c'est notre cas)... Robert Pattinson, lors de son interview pour MTV News spécial Twilight au Comic Con, a révélé que Jean Stéphane Sauvaire se trouvait en ce moment-même en Irak pour des repérages!


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Voici le lien pour la vidéo.

L'intégralité n'est pas traduite puisqu'il s'agit de Twilight mais voici ma traduction pour ce court moment sur Mission : BlackList. (Début à 1 minute 15 secondes, fin à 1 minute et 29 secondes):

"Josh Horowitz: Donc, hum Mission : Blacklist, le projet va se faire?

Robert Pattinson: Oui, je pense

Josh: Ah, mais est-ce que vous pouvez nous en dire plus si vous savez quelque chose?

Robert: Le réalisateur est en ce moment-même en Irak. Donc... Euh... Oui... C'est excitant!"

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Comme vous pouvez le voir sur la vidéo, Robert Pattinson semble à la fois excité et inquiet du tournage en Irak... Et techniquement nous le sommes aussi vu le climat qui règne dans le pays...
Si Jean Stéphane Sauvaire est sur place, nous risquons d'avoir un peu plus de nouvelles dans les semaines qui suivent notamment si les journalistes posent des questions à Robert lors de la promotion américaine du film de Cronenberg, Cosmopolis.

Ce sera tout pour aujourd'hui, bonne journée les Black Listers ;)

lundi 9 juillet 2012

La Renaissance de Robert Pattinson

Bonjour les Black Listers!
Si le projet Mission : Blacklist a autant fait parler de lui depuis le mois de Mai, c'est surtout à cause d'une figure populaire du moment se prénommant Robert Pattinson.



L'acteur britannique, connu surtout pour son interprétation d'Edward Cullen dans la Saga Twilight (bien qu'il ait fait d'autres films tout à fait remarquables), a en effet révélé son implication dans le projet lors du festival de Cannes de cette année (où il présentait le film de David Cronenberg Cosmopolis)... A partir de ce moment-là, les médias s'en sont donnés à cœur joie que ce soit aux Etats-Unis ou en France.

Ainsi, je vous propose un article sur Robert Pattinson, dont le surnom légendaire R-Patz lui tape sur le système, qui semble enfin prendre son envol (selon l'article) dans la cour des grands... La renaissance d'un acteur très prometteur!

A noter : Robert Pattinson tiendra le rôle d'Eric Maddox, le personnage principal du livre Mission : Black List #1

Article anglais que vous pouvez retrouver ici en intégralité (la vidéo n'est pas traduite puisqu'il s'agit d'une interview sur le film Cosmopolis).

Comme d'habitude, traduction maison!

"R-Patz est mort. Robert Pattinson s'élève!

Avec Cosmopolis, Robert Pattinson se libère des chaînes de son alter-égo, l'idole R-Patz.

Où qu'il aille, Robert Pattinson est poursuivi. Autant qu'il puisse, il n'arrive à se débarrasser de ce gars-là. Même lorsque Pattinson dort, ce type rôde encore. Le pire de tout est que les gens pensent que ce gars, c'est Pattinson. Qui est ce fichu imposteur?

Il est riche (second acteur britannique le plus riche, avec une fortune s'élevant à plus de 247 994 04.16 euros), il est puissant (il fait partie des 100 personnes les plus influentes au monde par le magazine TIME), il est sexy (l'homme le plus sexy du monde, selon des magazines féminins). Il est ce gars dans Twilight. Il est R-Patz. Et Robert Pattinson va le tuer.


Désormais, Pattinson raconte, à qui veut l'entendre, à quel point il hait ce célèbre surnom. Parce qu'il est plus qu'un surnom et il le sait - c'est une personnalité qui l’entraîne vers le fond tels des millions d'adolescentes hurlant et complètement hystériques. Pour que Rob puisse vivre, R-Patz doit mourir.

Tuer R-Patz : La première partie est connue sous le nom de Cosmopolis. Et le nouveau psycho-thriller artistique, sexy et bavard de David Cronenberg est taillé parfaitement pour Pattinson. Il y tient le rôle d'un gars d'une vingtaine d'années super riche, super ennuyé qui part dans une odyssée de destruction de tout ce qui le définit. Rôle d'envergure? Même pas. Pattinson n'aurait pas pu trouver mieux. L'action elle-même de vouloir se faire couper;les cheveux tout le long du film semble presque trop.

On peut comprendre la frustration de Pattinson. Il est un bien meilleur acteur que R-Patz.Cosmopolis le prouve : il est sardonique, énigmatique et vraiment très regardable dans un Cronenberg, une créature différente du type pâle qui grimace constamment comme Edward Cullen, ce suceur de sang amoureux transit.

Coincé dans la zone Twilight, coincé dans le corps d'un vampire de 107 ans, Pattinson n'a quasiment pas vu la lumière du jour. Mais, après cinq ans, quatre films, beaucoup de mousse pour les cheveux et encore plus de hurlements, il est prêt à éclore.

En effet, Pattinson était à la recherche de rôles noirs et destructeurs depuis un moment maintenant. "R-Patz" a pris un sérieux coup par l'acteur de Inglorious Basterds Christoph Waltz dans Water for Elephants, alors que Pattinson avait déjà fait le tour de Uma Thurman, Christina Ricci et Kristin Scott-Thomas dans la peau du séducteur amoral Bel Ami.

Cronenberg l'a remarqué, ça c'est sûr. Il n'a même pas daigné auditionner Pattinson, lui attribuant un "profond" talent. Et l'auteur canadien n'est pas le seul réalisateur d'Hollywood à avoir remarqué ce petit quelque chose en plus chez Pattinson. A venir, le jeune homme de 26 ans apparaîtra dans un thriller criminel ultra-violent du réalisateur virtuose du drame très brutal sur Oz gangster Animal Kingdom, où l'on verra l'acteur se faire tirer dessus et kidnapper par Guy Pearce.

Viendra ensuite le drame psychologique Mission : Black List, où il revêtira le costume du militaire interrogateur américain qui a trouvé Saddam Hussein. Ces choix sont intrépides et risqués pour un acteur qui pourrait facilement empiler ses millions en jouant dans des comédies romantiques comme "boy-toy" (N/L : homme jouet, littéralement ou joujou comme on dit chez moi) de Jennifer Aniston ou flirt de lycée de Vanessa Hudgens.

Lorsque le dernier film Twilight, Breaking Dawn Part II, enfin au cinéma en Novembre, viendra Pattinson pourra peut-être enfin mettre de la distance entre lui et le cirque qui l'a entouré : les fans qui hurlent, les cérémonies d'awards loufoques, peut-être même le fameux "sont-ils ensemble ou ne le sont-ils pas?" avec Kristen Stewart.

Il sera toujours riche, il sera toujours célèbre, il sera toujours beau. Mais il sera un acteur, pas seulement un poster accroché au mur d'une adolescente. C'est ce qui est prévu en tout cas. Appelez ça une renaissance si vous voulez. Seulement, ne l'appelez pas R-Patz."




Voilà pour cet article. On a pensé qu'il serait marrant d'avoir une idée générale sur ce que pense la presse de Robert Pattinson puisqu'il est celui qui portera le film sur ses épaules...
Ayant lu le bouquin, j'avoue que c'est un tournant à 360° pour l'acteur. Bien différent de Cosmopolis tant dans l'écriture que dans l'histoire et surtout, les réalisateurs sont tout de même très différents mais talentueux de manière totalement opposée.
On attend toujours des nouvelles concernant le projet, croisons les doigts pour qu'elles arrivent vite!
Bonne soirée tout le monde ;)

mardi 3 juillet 2012

Le Sergent et les ondes radio, interview FML

Chers Black Listers,
Voici une interview d’Eric Maddox à la radio (de nouveau). Même s’il expose les mêmes choses que dans les précédents articles, j’ai pensé que ça pouvait être intéressant pour tout le monde de vraiment savoir ce que ce monsieur avait dans la tête lors de la traque de Saddam…
Comme d’habitude (je me répète), traduction maison, soyez indulgents parce qu’une demi heure de traduction seulement à l’oreille ce n’est pas du gâteau qu’on soit bilingue ou pas ;)
Je vous préviens, cette interview est longue =]


Article et écoute de l'émission FML (Faith Middleton Show)

De Publishers Weekly:

En 2003, le sergent Maddox était un spécialiste des interrogatoires sur son premier assignement sur le terrain en Iraq, récoltant des informations sur les «bad guys» (mauvais garçons). La chute inattendue du régime de Saddam Hussein a élargie cette catégorie (de «bad guys»). Envoyé à Tikrit, la ville natale de Saddam, Maddox ne trouva aucun système de référencement des détenus afin d’identifier les cibles prioritaires. Cela a commencé à changer lors de l’interrogatoire d’un des gardes du corps de Saddam, l’un des premiers interrogatoires sérieux de Maddox et le premier pas vers la capture de Saddam. Avec l’aide de l’écrivain freelance Seay (co-auteur de Hello Charlie), Maddox emmène les lecteurs dans des jeux de questions-réponses de niveaux multiples et de forte intensité qui nous mèneront doucement, avec beaucoup de faux départs et de fausses pistes, à la cachette de Saddam. Maddox ne fait aucun secret de ses erreurs: la perte de son sang-froid, la perte de contrôle des interrogatoires, la recherche d’informations plutôt que de cultiver certaines idées. «Nous n’étions pas aux Etats-Unis et mon boulot n’était pas de faire justice», écrit-il. Son point de vue est le bienvenu en ce qui concerne les techniques d’interrogations, souvent de secondes mains. La capture de Saddam Hussein, comme tout bon travail d’informations, représentait 5% d’idées et 95% de patience. La brutalité, Maddox est clair à ce sujet, n’était pas vraiment contre productive mais non nécessaire.


"La véritable histoire de la traque de Saddam Hussein, Eric Maddox interviewé par Faith Middleton pour WNPR – Connecticut Public Radio


Faith Middleton: Au centre du quartier d’art de New Haven, je suis Faith Middleton et cette émission traite de la richesse de la vie. Merci de nous écouter à Rhode Island, dans le Connecticut et à New York ainsi que dans l’est de Rhode Island, sur internet ou dans le monde entier sur notre site.

Alors que l’annonce choquante de la capture de Saddam Hussein fut faite le 14 décembre 2003, il a été révélé l’une des plus grosses affaires de l’histoire avec ses troupes militaires, ses forces spéciales, ses informations et ses dépenses utilisées avec intelligence. Aucun endroit n’a été mis de côté après l’invasion: chaque recoin, chaque caillou, chaque indice, chaque piste ont été retournés pour retrouver les anciens partisans du régime. De toutes les cibles de grandes valeurs représentées sur un jeu de carte par l’armée américaine, Saddam était l’as de pique. Mais, ce livre retrace la traque de cet homme, ainsi que le personnel impliqué qui ne devait pas être révélé au public. Eric Maddox était le sergent ayant organisé la capture de Saddam. Mission: Black List #1 – The Inside Story of the Search for Saddam Hussein - As Told by the Soldier Who Masterminded His Capture est le livre qui révèle l’envers du décor de la capture de Saddam par l’homme qui a réussi où beaucoup d’autres ont échoué.
Le sergent Eric Maddox a reçu de nombreuses récompenses: l’award du directeur de la DIA (Defense Intelligence Agency), la légion du mérite, l’étoile de bronze et la médaille de la réussite de l’Intelligence Nationale (Information) pour son rôle clé dans la capture de Saddam Hussein, il est originaire d’Oklahoma et vit désormais à San Antonio au Texas, et nous l’avons au téléphone.

Bienvenue dans l’émission!

Eric Maddox: Merci Faith, merci de me recevoir!

Faith Middleton: Dites-moi pour quelle raison avez-vous été envoyé en Iraq à la base?

Eric Maddox: C’était très simple, j’ai été envoyé en tant qu’interrogateur pour donner un coup de main aux forces spéciales qui étaient chargées de capturer des cibles de grandes valeurs, notamment Saddam Hussein. En tant qu’interrogateur, notre mission est d’interroger tous prisonniers capturés qu’ils soient coupables ou innocents. Après deux jours passés à Bagdad, j’ai été envoyé à Tikrit auprès d’une unité des forces spéciales composées de douze hommes puis j’ai travaillé pour eux en tant qu’interrogateur à la solde de l’équipe.

Faith Middleton: Dans le livre, vous expliquez que les personnes qui occupaient la place avant vous se centraient particulièrement sur la famille proche de Saddam Hussein, ce qui, en soit, est logique mais vous, vous aviez une autre idée.

Eric Maddox: Eh bien, Faith, ils avaient dans l’idée que la famille proche de Saddam mais aussi n’importe quelle personne du jeu de cartes (Deck of cards) pouvaient forcément nous mener à Saddam puisqu’ils faisaient partie de l’ancien Régime. Ce que j’ai fait lorsque je suis arrivé à Tikrit, c’est de coopérer avec les petits groupes, les «petites» gens des rues qui pourraient avoir un lien avec l’insurrection qui avait lieue contre les militaires. Après avoir parlé à une centaine d’entres eux, pendant environ deux mois et demi, une nouvelle insurrection a commencé à se développer, et cette dernière semblait tourner autour de quelques gardes du corps personnels et très rapprochés de Saddam et j’ai donc pensé que si Saddam voulait organiser une telle chose, il ne se servirait que de ses gardes du corps rapprochés pour diriger l’insurrection puisqu’ils n’étaient pas vraiment recherchés… Donc, lorsque j’ai réalisé ça, j’en ai parlé à cette équipe de douze hommes avec laquelle je travaillais et je leur ai conseillé de changé de tactique, de cibles… Nous devions nous concentrer sur ces insurgés de bas niveau qui travaillaient directement dans l’insurrection puisqu’ils voyaient tout…

Faith Middleton: Parce que ces derniers étaient très loyaux envers lui et la logique tendrait à dire que s’ils l’étaient pendant son mandat ils l’étaient sans doute encore donc cela voudrait dire qu’ils étaient encore en contact avec lui pour lui venir en aide…

Eric Maddox: Exactement! Il s’agissait d’une partie de la logique… En fait, eh bien la logique était qu’il devait leur faire confiance, ces gars le protégeaient jours et nuits et il était celui qui donnait les ordres. Il y a certains gardes du corps qui étaient impliqués et lorsque nous interrogions les sous fifres, nous leur demandions toujours pour qui ils travaillaient et à chaque fois, seuls deux noms ressortaient. Alors, pour moi, l’étau se resserrait. Nous ne devions pas nous concentrer sur tous les gardes du corps mais sur deux d’entres eux. Et nous ne les recherchions pas à la base…

Faith Middleton: Vous écoutez le sergent interrogateur Maddox de l’armée américaine qui raconte pour la première fois l’histoire de la capture de Saddam Hussein dans son livre Mission: Black List. Comment avez réussi à persuader ces partisans ou leur famille à vous délivrer des informations?

Eric Maddox: Eh bien, nous avions un certain regard qui n’était pas celui des autres équipes. Il ne nous suffisait pas de commencer du plus bas niveau de l’insurrection pour ensuite remonter dans la hiérarchie des insurgés. Chacun avait un lien avec une autre personne sur la carte des personnes impliquées et peu importait qui faisait quoi, s’ils étaient partisans ou famille de partisans, et nous nous sommes servis de ça lorsque nous les interrogions. Nous leur expliquions que nous étions au courant que leur famille était impliquée (cousins, frères…) et donc que ces derniers étaient en danger à cause de leur implication… En réalité, nous travaillions sur les réseaux familiaux entiers afin de leur montrer qu’il était plus judicieux de parler pour le bien de leur famille, nous nous servions de cet avantage là.

Faith Middleton: Mais pourquoi vous aidaient-ils alors qu’ils pouvaient juste dire «non» ?

Eric Maddox: C’est assez simple, je suis en train de parler à un individu qui a été acteur dans l’insurrection et je lui demande de me mener à un autre membre de son groupe. Je lui explique qu’il peut me mener lui-même au prochain membre de son groupe ou alors je peux aller chercher cette information chez son frère, son père, son cousin «parce qu’ils savent tous ce que tu fais. Peut-être même que ton cousin t’a donné un peu d’argent pour financer tes activités… Alors, mène-moi à eux où je peux traquer ces gens, ta famille, et ils vont me mener où j’ai envie qu’ils me mènent.» Et il sait que c’est la vérité, qu’ils ont des informations qui peuvent nous faire accéder à la prochaine étape. C’était très simple, soit ils nous menaient là où nous voulions, soit, étant donné que j’étais à Tikrit et leur famille aussi, nous allions directement les voir… Et je pouvais «aller à la fenêtre» (littéralement: regarder au dessus de la barrière), pointer du doigt à deux blocs de là et dire «tiens, c’est ton cousin là bas, je pourrais aller lui demander maintenant, j’en aurais pour cinq minutes… Ou alors tu me dirige vers la prochaine étape. A toi de choisir.»

Faith Middleton: Hum. Et à combien de ces familles avez-vous parlé ? Qui étaient d’accord pour coopérer ?

Eric Maddox: Je dirais que pendant mes 5/6 mois sur place, j’ai effectué environ 300 interrogatoires et il y a eu à peu près 15 pistes solides… Les interrogatoires pouvaient durer de 2 heures à 20 heures et on ne pouvait pas savoir lorsqu’une information solide pouvait tomber. Il était possible d’avoir quelques renseignements qui pourraient nous aider pour passer à l’étape suivante mais il fallait vraiment vraiment creuser pour avoir une bonne information. Et en 5 mois, 12 de ces informations se sont avérées bénéfiques…

Faith Middleton: 5 mois, c’est très long… Et pendant la première partie de cette mission, ces deux mois et demie, vous avez interrogé des prisonniers dont les informations étaient ou non importantes, c’est ce qu’est l’art des interrogatoires, avez-vous eu du mal à convaincre vos supérieurs de vous laisser continuer sur cette piste ?

Eric Maddox: Pour plusieurs raisons, j’ai du le faire Faith. D’abord, notre équipe de forces spéciales n’utilisaient pas les informations récoltées en interrogatoire pour les raids. Les informations nous servaient juste en phase stratégique, il s’agissait d’une illustration. Alors, lorsque j’étais là bas, j’ai essayé de guider l’équipe vers des insurgés dont les gens que nous avions capturés me parlaient en interrogatoire. C’était l’une des difficultés. Et l’autre difficulté était qu’ils comprenaient la possibilité que 80% de ce que me disait un prisonnier pouvait être un mensonge ou une vérité arrangée. Et il fallait que je convainque le commandant que j’étais capable de dire quels étaient les 20% qui ne mentaient pas, ceux à qui nous pouvions faire confiance et agir en conséquence. Il faut aussi comprendre qu’il est difficile pour le chef d’une équipe de faire confiance à un insurgé que nous avons capturé et c’est aussi difficile de me faire confiance parce-que «pourquoi te faire confiance Eric sur ces 20% de vérités alors que 80% sont des mensonges…».

Faith Middleton: Comment pouviez-vous savoir quelle partie des informations était vraie ?

Eric Maddox: Dans leur façon de raconter leur mensonge et le «timing» de ces mensonges. Par exemple, si je faisais un interrogatoire de 15 heures, j’essayais de leur faire raconter l’histoire petit bout par petit bout pour pouvoir la reconstituer et voir s’ils me menaient en bateau ou s’ils exagéraient certains détails et à la fin, après des heures et des heures d’interrogations, je pouvais déterminer si le prisonnier allait continuer à mentir sur la localisation de son frère, de son père ou de son fils mais petit à petit il s’ouvre pour me donner des informations sur d’autres individus. Et c’est alors qu’on essaye de faire jouer les compromis, qu’il ne savait pas que je n’avais pas le droit de faire. Il faut se concentrer sur des sujets où ils laisseront filtrer certaines informations et ensuite on peut comparer ce qu’il révèle avec l’histoire et les mensonges qu’il a pu dire. C’est à partir de la qu’on peut définir les informations vraies des fausses, on fait une sorte de jugement.

Faith Middleton: Quand ces mensonges sont dits, comme vous l’avez précisé 80% du temps, est-ce que vous en êtes tous les conscients et c’est une sorte de jeu ou… ?

Eric Maddox: Ce n’est pas un jeu que nous faisons. Puisque vous leur dites qu’ils mentent. Ce n’est pas un jeu. On sait tous les deux qu’il ment, et nous l’acceptons mais la plus dure des choses est, surtout chez les hommes Iraquiens, qu’il faut accepter qu’ils mentent. Et je ne vais pas les faire admettre leur mensonge mais je les autorise à me dire «je me suis trompé» ou encore «j’ai rêvé de ça hier soir, Eric je sais que je ne l’ai pas vraiment vu mais hier soir j’ai rêvé de cette localisation précise» et les gens pensent que je suis fou «comment peux-tu faire confiance à un rêve ?!», je ne fais pas confiance au rêve, mais je dois faire ressortir cette vérité. Et ils comprennent ce jeu, ils comprennent les règles du jeu donc il faut faire jouer son meilleur jugement.

Faith Middleton: Donc, l’idée n’est pas de les blâmer, de les rendre honteux…

Eric Maddox: Le but n’est pas de les punir…

Faith Middleton: Non, bien sûr mais je voulais dire que le but n’est pas de les faire se replier sur eux-mêmes ?

Eric Maddox: Oh, la pire chose que vous puissiez faire est de les appeler «menteurs», ils savent qu’on se rend compte de leur mensonges mais ils ne doivent pas l’admettre. Ils peuvent dire qu’ils se sont trompés ou qu’ils étaient effrayés ou qu’ils sont confus «je n’ai pas compris le sens de ta question, Eric». C’est comme cela qu’ils peuvent me parler, pas en les accablant de honte.

Faith Middleton: C’est tellement intéressant. Nous allons vous garder, nous allons faire une petite pause et reprendre cette conversation car j’ai tellement de choses à vous demander sur le sujet.
Nous sommes avec Eric Maddox, auteur de Mission: Black List #1 qui traite de la capture de Saddam Hussein et nous allons revenir dans environ 90 secondes, restez avec nous.
C’est Faith Middleton, merci infiniment d’écouter cette conversation plus qu’intéressante avec le sergent Eric Maddox qui a été entraîné à l’art des interrogatoires et qui faisait partie de cette équipe d’élite envoyée à Tikrit pour rechercher Saddam Hussein. Les professionnels sur place, en Iraq n’aimaient pas vraiment cet endroit, ils ne voulaient pas vraiment y aller puisque selon eux rien ne se passait vraiment à Tikrit. Ce livre raconte donc l’histoire (inconnue du grand public) de la capture de Saddam Hussein. Et, si vous rejoignez l’émission seulement maintenant, nous étions en train de nous concentrer sur l’art de mener un interrogatoire.

Lorsque vous interrogiez une de ces personnes et que vous leur mettiez la pression afin qu’ils parlent en les informant que si vous n’aviez pas de réponses vous alliez parler à leur famille, comment les approchiez-vous au début ? Était-ce difficile de frapper à leur porte en leur disant «mon équipe et moi voulons vous parler» ou est-ce que vous rentriez en dégainant les armes? Comment cela se passe-t-il?

Eric Maddox: Lorsque nous avions une information sur un individu, nous partions pour le raid et nous prenions avec nous toutes personnes susceptibles de nous être utiles en plus des individus que nous voulions: deux frères, un père. Peu importe qui était là. C’est la chose que j’essaye d’enseigner lorsque je tiens mon cours sur l’art d’interroger, on ne part pas pour un raid pour «prendre» une seule personne, il faut aussi penser aux membres de la famille et aux très proches personnes qui sont susceptibles de nous aider car elles ne font pas partie de l’insurrection et donc il y a une chance pour qu’elles n’haïssent pas vraiment les forces américaines. Mais, dans une maison où nous effectuons un raid, il y a quelques fois 6 à 8 personnes dont nous aurions besoin et par la suite je les interrogeais tous.

Faith Middleton: Il y a une partie que je n’ai jamais comprise… Pourquoi ces gens, je ne sais pas combien ils étaient, mais pourquoi étaient-ils si loyaux envers Saddam Hussein alors que nous avions entendu tant de choses monstrueuses à son sujet? Quelle était cette emprise qu’il avait sur les gens?

Eric Maddox: En partie, il s’agissait de la pression qu’il mettait aux gens. La plupart des gens étaient des relations plus ou moins proches de Saddam (famille, cousin très éloignés) depuis des générations. Et Tikrit était son lieu de naissance, il avait donc des connexions et il en jouait puisque les gens avaient besoin d’un emploi et grâce à lui ils avaient d’assez bonnes situations. Et d’un autre côté, il y avait le fait que la guerre avait déjà frappé et qu’une minorité de personnes à Tikrit était Chiite… Saddam était Sunnite. Et tous se proches le sont également. Dans ce cas présent, il y avait plusieurs «poches» (petits groupes) de Sunnites qui réussissait à suivre et qui étaient susceptibles d’obtenir le leadership du pays, or s’ils accédaient à ce leadership, le régime de Saddam continuait…

Faith Middleton: Mais pour nous qui restons à la maison, nous nous demandons comment ces gens peuvent-ils toujours être loyaux alors qu’il a été renversé en même temps que son régime et qu’on ne sait même pas où il est… Pourquoi sont-ils toujours si loyaux?

Eric Maddox: C’est ce que les gens ne réalisent pas vraiment. Saddam dirigeait cette insurrection et les insurgés dans tout le pays jusqu’au jour de sa capture. En effet, l’homme que nous avons capturé et qui nous a enfin dit «oui je vous mènerais à Saddam», il était l’un des dirigeants de l’insurrection personnelle de Saddam dans tout le pays. Il n’était peut être plus le chef du gouvernement, mais des millions et des millions de dollars auxquels ils pouvaient accéder et il dirigeait cette insurrection.

Faith Middleton: Oui, expliquez-nous comment il a pu la diriger. C’est assez difficile d’imaginer quelqu’un qui se cache, notamment de la manière dont il se cachait, de diriger une telle organisation…

Eric Maddox: Eh bien, c’est encore une chose que les gens ont mal compris… Tout le monde pensait qu’il se cachait tout le temps dans ce trou à rat… Non, il ne l’était pas. Il vivait dans cette ferme qui était très bien cachée à l’est de la rivière Tigris où il y avait très peu de soldats américains. Il pouvait aller et venir autant qu’il voulait et seuls deux de ses gardes du corps connaissaient son exacte localisation. Maintenant, à partir de cet endroit, l’insurrection fleurissait grandement et il y avait environ 7 à 8 leaders de petits groupes d’insurrection qui reportaient directement leur travail à ces deux gardes alors qu’ils étaient à la tête d’une équipe de deux ou trois douzaines de personnes qui travaillaient sur le terrain. Et pendant ce temps-là, Saddam «pompe» des millions et des millions de dollars à ses partisans pour les besoins de cette insurrection alors que l’argent était dur à gagner à cette période surtout pour les Sunnites.

Faith Middleton: Comment a-t-il eu accès à cet argent?

Eric Maddox: C’est l’argent qu’il possédait lorsqu’il était au pouvoir. Il a déplacé environ 4 milliards de dollars cash et l’a placé en Syrie quand la guerre a commencé et l’argent que les gens ont vu lorsqu’il a été capturé, 750 mille dollars… Dans l’un des raids que nous avons fait six jours avant sa capture, toujours dans cette traque pour le trouver, nous sommes tombés sur 1.9 millions de dollars américains et l’individu, qui nous a mené à Saddam, avait dans sa ferme où un raid a eu lieu 3 jours après la capture de l’ancien président 11.2 millions de dollars américains chez lui. Tout cet argent qu’il a accumulé provenait de l’époque où Saddam avait le contrôle…

Faith Middleton: C’est extrêmement choquant. Nous sommes avec Eric Maddox, ancien sergent de l’armée américaine qui a mené à la capture de Saddam Hussein qu’il raconte dans son livre Mission: Black List #1. Nous avons mentionné rapidement de ce dernier interrogatoire, car vous avez parlé à tous ses amis, à tous ces gens et leur discours est à 80% faux contre 20% vrai. Vous avez fait une sorte de charte…

Eric Maddox: Un diagramme.

Faith Middleton: Un diagramme.

Eric Maddox: Qui changeait chaque jour selon les informations valables que nous récoltions et nous allions faire des raids qui apportaient ou non quelque chose. Chaque jour nous l’arrangions mais en résumé, il s’agissait d’un diagramme d’environ 60 à 70 personnes où nous faisions le lien entre les individus qui pourraient d’une manière ou d’une autre nous mener à Saddam.

Faith Middleton: Vous avez mené votre dernier interrogatoire, celui qui a le plus compté puisqu’il vous menait à l’endroit précis où se trouvait Saddam, dites-nous tout sur cet interrogatoire.

Eric Maddox: Il s’agissait de mon dernier jour en Iraq, mon dernier interrogatoire puisque ma mission prenait fin en ce 13 décembre 2003. A 8 heures du matin, je devais me trouver dans un avion en direction de Doha, j’avais fini ce pour quoi j’étais venu en Iraq. Le 12 décembre, nous pensions être extrêmement proches du but, c’est-à-dire de Saddam, mais nous n’avions rien trouvé. Le 12 décembre, nous avons effectué un raid pour capturer Muhammad Ibrahim qui était l’un des gardes du corps rapproché de Saddam et qui pourrait nous mener à son leader. Nous sommes allés dans son repaire et chez lui, nous y étions à minuit le 13 décembre et nous ne l’avons pas trouvé. Nous avons capturé 4 personnes et j’ai commencé à interroger l’un deux à 4 heures du matin et après quelques heures d’interrogatoire il m’a avoué que Muhammad Ibrahim était bien dans cette maison lors du raid. Je suis allée voir les trois autres prisonniers et effectivement nous l’avions. Et alors, à 6 heures du matin, j’ai pu (enfin) interroger Muhammad Ibrahim. J’ai pu discuter avec lui de ses options, que je l’ai recherché pendant 4 mois, que j’ai traqué plusieurs membres de sa famille. Je lui ai expliqué que s’il ne me menait pas à Saddam j’allais continuer de traquer sa famille, je connaissais l’endroit où se trouvaient au moins 20 personnes de sa famille. Je savais qui il était, il savait qui j’étais. Et à 7h45, le 13 décembre, 15 minutes avant de monter dans mon avion, il nous a dit «oui, je sais où se cache Saddam, allons-y»

Faith Middleton: Quand vous l’avez «menacé» de poursuivre les membres de sa famille, avez-vous dit «nous allons les détruire», «nous allons les emprisonner à vie ? Que lui avez-vous dit sur sa famille ?

Eric Maddox: J’espère qu’il ne l’a pas ressenti comme une menace. Je l’informais seulement de ce qui allait venir s’il ne nous aidait pas… C’est comme ce dont nous avons parlé précédemment. Je lui ai dit «Muhammad Ibrahim, si tu ne me dis rien, alors nous allons aller demander aux membres de ta famille qui ont peut être des informations à nous donner… Alors que si TU nous mène à Saddam, je n’aurais pas besoin de leur demander quoi que ce soit. Si je t’ai traqué Muhammad Ibrahim c’est parce que tu es en mesure de me mener à Saddam et dans ce cas là je n’aurais ni besoin de toi par la suite, ni de ta famille. Mais si au contraire tu ne m’aide pas, les 40 membres de ta famille que nous avons déjà resteront en prison et les 20 autres les rejoindront assez vite» et voilà ce que j’ai dit. Je ne sais pas s’il l’a pris comme une menace. Ce n’en est pas vraiment une puisqu’il s’agit d’une vérité…

Faith Middleton: En réalité, il voulait protéger sa famille. Mais en réalité, qu’est-ce que cela lui apporte personnellement? Est-ce qu’il ressort avec quelque chose de cette révélation ?

Eric Maddox: Cela ne lui apporte rien. Il restera en prison. Il n’a rien demandé. Il réalise que ses actions ont causées la mort de centaines de soldats américains et de milliers d’Iraquien. Alors il ne pouvait rien demander pour lui-même. La seule chose qu’il a demandée était la libération des 40 membres de sa famille. Il savait que s’il nous menait à Saddam alors nous laisserons les 20 autres.

Faith Middleton: Et les avez-vous relâché ?

Eric Maddox: Oui, absolument.

Faith Middleton: Bien, alors parlons de ce moment où il vous dit «je sais où il est je vais vous mener à lui» qu’avez-vous senti à ce moment-là ?

Eric Maddox: J’aurais pu être heureux à ce moment-là mais je suis resté assez statique et la seule chose à laquelle j’ai pu penser était de sortir un bout de papier et commencer à faire une carte avec la localisation de Saddam. Comme je l’ai dit, j’ai effectué plus de 300 interrogatoires pendant ces 5 mois et 12 d’entres eux ont porté leurs fruits, donc cela fait 288 qui n’ont rien apporté… On ne veut jamais penser que ça peut être ça… Il n’y a qu’une seule chose à faire, qu’une seule chose qu’on est capable de faire, c’est de dessiner comme on peut cette carte et essayer d’avoir le plus de détails possible, de garder son calme parce qu’on n’est pas encore sorti d’affaires tant que ce n’est pas fini. Alors je pense que ce que je ressentais à ce moment-là c’était plutôt le passage à l’étape suivante, ce qu’on allait faire à partir de là… Dessiner ce plan, prévenir l’équipe de Bagdad pour qu’elle puisse prévenir celle de Tikrit afin qu’ils fassent ce raid avant que je parte, j’ai essayé de contacter le commandant avec qui je devais partir pour le prévenir de mon retard…

Faith Middleton: Bien sûr. Et que s’est-il passé? Le commandant vous a-t-il permis de rester plus longtemps? Étendre la durée de votre mission ?

Eric Maddox: Le commandant et moi nous sommes repartis ensemble, c’était une personne importante, nous avons volé ensemble jusqu’à Doha et un sergent comme moi ne pouvait pas l’en empêcher… Et le vol était tendu avec ce qu’il venait de se passer et lors de notre arrivée à l’aéroport il a été appelé et dans les 15 minutes qui ont suivi il repartait déjà pour l’Iraq, sauf que je devais donner un débriefing à Doha et donc je ne pouvais pas repartir avec lui. Je devais dire aux officiels ce qu’il se passait, les avancées que nous avions faites en terme d’informations et surtout ce qu’il se passait en ce 14 décembre. Et le commandant m’a dit «j’y retourne, toi tu les informe de tout ce qu’il vient de se passer». J’étais d’accord avec ça, enfin, je n’avais pas besoin d’aller sur place, j’avais déjà travaillé avec les forces et ils n’allaient pas avoir besoin de moi pendant le raid. Ils avaient besoin de quelqu’un qui pouvait les mener à Saddam Hussein et le prisonnier avait promis de le faire alors mon boulot était fini.

Faith Middleton: Nous sommes avec Eric Maddox, ancien sergent de l’armée américaine qui a mené la capture de Saddam Hussein et qui raconte son histoire dans le livre Mission: Black List #1. Est-ce que vous pensez vraiment cela? Je veux dire, après avoir passé autant de temps là-bas, laisser une autre équipe faire le boulot… Si j’avais travaillé dur comme vous, j’aurais voulu voir de mes propres yeux ce qui allait se passer, j’aurais voulu voir son visage, l’endroit où il s’est caché… Est-ce que cela a été dur pour vous ?

Eric Maddox: On m’a posé la question, bon nombre de fois, mais ça ne me gêne pas vraiment… Enfin, je veux dire, ce n’est pas mon boulot, ce n’était pas ma mission… Qui se préoccupe que j’ai vu Saddam ou non? Il a été capturé, il va passer devant la commission, le boulot est fait, peu m’importe de le voir ou non… Je suis reconnaissant qu’il n’ait pas été relâché et qu’il soit désormais mort mais ça ne change pas que je le vois ou pas. La meilleur chose à propos de tout ça était que l’année qui a suivi j’ai été embauché pour les relations avec les civils par le département de défense tant en Iraq qu’en Afghanistan et cela prouve qu’ils me font désormais confiance dans mon boulot. Lorsque je suis arrivé pour la première fois en Iraq en juillet 2003, je n’avais aucune expérience dans l’art d’interroger, ce devait-être mon deuxième interrogatoire et encore je n’en avais jamais vraiment fait un véritable… Et un an plus tard, ils me renvoient là-bas en me donnant ce travail avec toute leur confiance. Pour moi, c’est très important...

Faith Middleton: Ce livre, pour moi, est un témoignage de ce que doit être un interrogatoire en opposition à la torture. Quel genre d’interrogatoire est-ce que vous mené désormais? Au sein des Etats-Unis ou en dehors ?

Eric Maddox: Oh! En dehors des Etats-Unis. Les missions sont plutôt en Iraq, en Afghanistan et un peu partout dans le monde en fait. Et comme je l’ai dit, avant mon arrivée en Iraq, à Tikrit avec ces douze hommes, je n’avais jamais vraiment fait d’interrogatoire et j’étais le seul interrogateur sur place… Je n’ai pu observer personne donc j’ai, on va dire, appris de mes erreurs en 300 interrogatoires et croyez-moi avec les erreurs que j’ai faites, vous apprenez vite et j’ai pu développer mon propre style d’interrogatoire, c’est-à-dire travailler avec un prisonnier. La chose première que j’ai apprise c’est à me mettre à la place de ces prisonniers. Je n’avais pas d’empathie pour eux mais je devais comprendre dans quelle situation ils se trouvaient. Alors que la torture vous ramènent dans le passé, et j’entends des gens dire que la torture peut fonctionner, par exemple je peux vous dire en tant qu’interrogateur que lorsque vous vous y prenez bien il n’y a pas besoin de torture pour le faire avouer ce que vous voulez savoir…

Faith Middleton: Est-ce que vous aimez toujours ce que vous faites ?

Eric Maddox: Je pense que j’ai le plus beau des jobs du monde. La plus belle des choses dans ce travail est [désolée mais pour le coup monsieur Maddox parle trop vite pour bien comprendre mais en gros il dit que son travail l’emmène dans des endroits pas très reluisants (les prisons) et que ça n’attire pas grand monde] je ne pense pas que j’ai beaucoup de compétition et je trouve que c’est le plus sympa des boulots au monde puisque personne n’en veut.

Faith Middleton: Est-ce que vous avez une famille ?

Eric Maddox: Oui, j’ai deux fils qui vivent à Phoenix, Arizona et bien sûr ma famille vit en Oklahoma où je suis né et où j’ai été élevé. Et je vois mes fils tous les deux mois, notamment pendant leurs vacances et l’été.

Faith Middleton: Ce doit être dur pour eux de ne pas vraiment savoir ce que vous faites et où. Je pense toujours combien cela doit être dur lorsque la famille est à la maison…

Eric Maddox: Eh bien, mes fils sont nés en 2001 et 2002. J’ai été déployé 6 fois depuis 2002, ils étaient si jeunes ils ne savaient pas trop ce qu’il se passait alors on essayait de garder cette ambiance heureuse, je leur disais que je partais mais que j’allais revenir très vite avec des souvenirs alors le plus important est qu’ils ne se rendent pas encore compte des dangers et de la réalité des choses, ce serait un vrai miracle.

Faith Middleton: Vous n’avez eu aucun problème avec l’armée lorsque vous avez publié ce livre ?

Eric Maddox: Pas vraiment. J’ai soumis au département de défense publique un script d’un peu plus de 500 pages alors que le livre n’en fait 264 mais je voulais qu’ils aient toutes les informations susceptibles d’y apparaître. Et ils ont gardé le script pendant 9 mois puis ils me l’ont rendu avec des notes et je n’ai pas voulu le publier jusqu’à ce que Saddam soit mort pour des raisons évidentes que je ne voulais pas que mon livre soit utilisé contre lui ou dans cette affaire. Et donc nous avons attendons et quand le procès a pris fin, nous avons décidé de le sortir et voilà.

Faith Middleton: Merci infiniment.

Eric Maddox: Merci à vous.

Faith Middleton: Eric Maddox, ancien sergent maintenant interrogateur en Iraq pour le département de la défense. Il a mené la capture de Saddam Hussein et nous faire part de son histoire dans le livre Mission: Black List #1…»


Voilà les Black Listers, de quoi cerner un peu le personnage d’Eric et d’en connaître un peu plus!
Bonne soirée;)